Nevermore de Cécile Wajsbrot est un livre singulier ; il y est question de temps qui passe, de disparitions fantomatiques, de dévastations passées, de créations et de renaissances, vus par le prisme de la traduction du cahier central, Time Passes, de To the Lighthouse de Virginia Woolf. Tâtonnements, doutes, désarroi d'une traductrice en deuil venue s'isoler à Dresde pour mener à bien ce travail. Passionnant.
C'est Jean-René Ladmiral, éminent traductologue qui, le premier, oppose les concepts de sourcier d’une part et de cibliste d’autre part, lors d'un colloque à Londres voilà plus de trente ans. Depuis lors le débat reste ouvert entre les tenants du mot à mot et ceux attachés à la réception du texte par le lecteur.
Quand une autrice rencontre sa lectrice.
Lire l’essai de Virginia Woolf dans cette version-ci est la preuve que les traductions ne doivent pas être figées, enfermées dans le carcan d’une époque mais évoluer, suivre les courants, prendre l’air du temps. D’où la nécessité de ne jamais cesser de mettre en chantier de nouvelles traductions qui dépoussièrent les textes déjà traduits.