Merveilleuse polysémie du titre du premier roman largement autobiographique de Polina Panassenko. Qu'est-ce que tenir sa langue quand on est russe, que l'on vit en France depuis plus de vingt ans et que l'on s'aperçoit soudain que son prénom a été francisé pour faciliter l'intégration ? Que cette francisation a emporté avec elle le poids d'un héritage dont on ne voulait pas se délester ? Tenir sa langue pour ne pas trahir, pour survivre au choc du déracinement et tracer son propre sillon.