Highlands est un ouvrage que l'on reçoit doublement, en tant que lecteur et en tant que spectateur. Une échappée soudaine pour revenir sur les lieux heureux des vacances d'enfant. Au voyage physique vers les Hautes-Terres écossaises se superpose sur une même plaque sensible le voyage intime vers le passé. Le souvenir se confronte à la réalité. Très beau Highlands, douloureux et salvateur, dont les tableaux ne sont pas de simples illustrations, mais une autre manière de se raconter.
Penser un récit à travers l’image. Le voyage du carnet n’a pas eu lieu, du moins n’a-t-il pas eu lieu ailleurs que dans le regard que l’auteur pose sur les photos noir et blanc de trois photographes coréens, et quelques autres issues de collections privées. On voyage d'une photographie à l'autre à la rencontre d'une Corée non idéalisée, presque radicale. C’est une atmosphère, un état d’esprit, en aucun cas un reportage qui voudrait documenter le pays au mitan des années 1980. Un bel objet.
En 100 contes vrais, Sandrine Tolotti écrit sur cette chose familière que nous perdons parfois de vue : le quotidien, ses petits riens et leur content de merveilleux pour qui sait regarder. On émerge de ces voyages immobiles à la découverte des autres et de soi le sourire aux lèvres, le cœur chaud et la tête encore étourdie d’avoir rencontré des vies innombrables dont certaines entrent en résonance avec nos propres épopées minuscules. Épatant.