Antoine Catel raconte l’amour sincère, fusionnel, presque absolu, qu’il porte depuis toujours à la petite dernière d’une fratrie de quatre, disparue dans la blancheur immaculée de la cocaïne alors qu'elle avait à peine 23 ans. Une autofiction cathartique, une thérapie littéraire sauvée du marasme complaisant par une écriture poétique. Je ne sais pas si la poésie sauvera le monde comme le prédit Jean-Pierre Siméon, mais elle sauve au moins ce livre-ci.
Rares sont les textes apaisés en cette rentrée littéraire. Le Mal-épris de Bénédicte Soymier met mal à l'aise dès le prologue. Sous ce joli titre se cache un 1er roman qui propose, sur un sujet tristement d'actualité, un angle de vue audacieux. D’autant plus audacieux que c’est une autrice qui nous place à hauteur de l'homme violent. Il est par ailleurs assez fascinant d'éprouver combien l’écriture syncopée de Bénédicte Soymier participe au malaise en asphyxiant le lecteur.