Roman d’apprentissage autant que de filiation et de transmission, rappel discret de l’attention que l’on se doit de porter aux autres comme à soi-même... je suis épatée de la richesse des lectures qu’offre ce premier récit ; de la profondeur et de la pertinence de son propos ; de la justesse de son ton passant avec un naturel renversant de la gravité à la drôlerie la plus touchante ; de la grâce de son écriture. J’en ressors bouleversée et, paradoxalement, rassérénée. Ce récit est un cadeau.
Highlands est un ouvrage que l'on reçoit doublement, en tant que lecteur et en tant que spectateur. Une échappée soudaine pour revenir sur les lieux heureux des vacances d'enfant. Au voyage physique vers les Hautes-Terres écossaises se superpose sur une même plaque sensible le voyage intime vers le passé. Le souvenir se confronte à la réalité. Très beau Highlands, douloureux et salvateur, dont les tableaux ne sont pas de simples illustrations, mais une autre manière de se raconter.
La collection Traits & Portraits accueille des textes à caractère autobiographique assortis d'un matériau iconographique souvent tiré des archives de l'auteur. En retraçant la trajectoire de sa famille de l'Inde du XIXe siècle à l'île Maurice à la France, en repigmentant les zones délavées de la mémoire, Nathacha Appanah dessine sa généalogie, y trouve son identité et prouve qu'écrire est une manière d’éviter de tout perdre en retenant ce qui peut encore l’être. Un hommage généreux et pudique.
Son odeur après la pluie. Ce titre est une merveille. La préface sensible de Jean-Paul Dubois aussi. Le premier roman de Cédric Sapin-Defour est le récit autobiographique et rétrospectif de son lien fort à son chien Ubac, de la vie simple auprès de cet animal aimé et la manière d’habiter le monde avec lui et après lui. L'entreprise est sincère, à défaut d'être originale.
Roman ? Roman autobiographique ? Fiction du moi ? Le premier livre de Maria Larrea est sans nul doute une expérience cathartique pour son autrice dont l'histoire s'écrit à l'ombre morbide des exactions de la dictature franquiste. J'ai été moins touchée qu'espéré par cette histoire pourtant follement romanesque et tragique.
Over the Rainbow, le 2e roman de Constance Joly après le très beau Le Matin est un tigre, vient de paraître chez Flammarion.
Ce roman pudique et élégant est le domaine du « tu », une adresse à son père, Jacques, l’un des premiers morts du sida. C’était en France, au début des années 1990.
La justesse de l’émotion le dispute souvent à l’imprécision des souvenirs pour défricher le jardin du père. Un hommage lumineux.