Même si le livre papier a encore de beaux jours devant lui et que rien ne remplacera le plaisir d’avoir en main un beau livre, de sentir l’encre, d’apprécier le grain du papier, l’eBook grignote d’année en année des parts de marché sous la pression des lecteurs si bien que les auteurs ne peuvent plus faire l’impasse sur la version numérique de leur ouvrage.
Cela est d’autant plus vrai pour les auteurs autoédités pour qui l’eBook, alliant un faible coût à la possibilité d’une large distribution, est incontournable au point d'être parfois le seul format proposé.
Dans le domaine des eBooks, la bataille fait rage entre les formats ouverts et les formats propriétaires.
Bien sûr, on pense d’emblée au géant Amazon, considéré aujourd’hui comme la référence du livre numérique, qui propose des solutions simples et gratuites pour mettre en ligne, sur son site, la version numérique de l’ouvrage. Le revers de la médaille est qu’Amazon n'autorise la conversion qu'au format AZW3 de sa liseuse Kindle, excluant de fait la possibilité que l’eBook soit lu sur d’autres supports. C’est pourquoi on parle de format propriétaire. Difficile de ne pas se sentir prisonnier d’un système dans ce cas, même si Amazon tente de compenser ce désagrément en offrant des aides à la vente sur sa propre plateforme.
À rebours, le format standard le plus ouvert à l’heure actuelle est l’ePub. C’est à ce format-là que le livre doit être converti pour devenir disponible sur d’autres liseuses ou tablettes qui lisent aussi parfaitement le format PDF, celui-ci nécessitant tout de même d’être optimisé pour une lecture agréable sur liseuse. L’avantage indéniable du format ePub est qu’il s’adapte à tous les écrans. Ça en est fini des problèmes de mise en formes et autres tracasseries. L’ePub est un format qui, en plus d’être ouvert, est remarquablement ergonomique.
L’eBook finalisé, il reste à l’auteur à assurer sa commercialisation.
Il suffit généralement d’une simple inscription suivie d’un formulaire de mise en ligne pour que le livre numérique soit disponible à la vente. Certains prestataires proposent de le mettre sur leur site gratuitement et s’il en est autrement, mieux vaut passer son chemin.
Gratuitement ?
Cette gratuité présume néanmoins que l’auteur est en mesure de réaliser l’ePub, de le convertir pour produire un fichier professionnel. Pour l’y aider, il existe des outils de conversion gratuits sur Internet, mais l’auteur devra se colleter seul avec les soucis de lisibilité, de compatibilité avec les plateformes, etc.
Reste à étudier la question épineuse de la distribution. Quelle sera-t-elle ? quelle sera son ampleur ?
La visibilité du livre est un facteur important, les plateformes d’autoédition attirent des centaines de milliers de visiteurs qui sont autant de lecteurs potentiels du livre numérique. Ces plateformes expliquent que l’eBook sera référencé sur leur site sans dire comment le lecteur fera pour le repérer parmi les milliers d'autres livres. Et l’eBook sera-t-il disponible uniquement sur le site de ce prestataire ? sera-t-il également disponible sur des sites partenaires ?
Si la recette miracle existait, ce ne serait plus une recette miracle !
Qu’en est-il donc réellement de la gratuité ?
« Wake up and smell the coffee », disent les Anglais.
Trêve de naïveté : si l’utilisation des plateformes d’autoédition est totalement gratuite, tout service rendu mérite qu'on le paie. Ces sociétés sont des commerces qui ont besoin de gagner de l’argent pour être prospères. C’est donc en prélevant un pourcentage sur la partie de la rémunération qui revient à l’auteur que ces plateformes de vente numérique se rémunèrent.
Oui, rien n’est gratuit.
Le contrat mérite lui aussi une attention particulière et doit être de droit français, puisque le droit anglo-saxon ne s’applique pas sur notre territoire en cas de litige. Il doit entre autres indiquer les coûts de distribution que l’auteur aura à débourser ou le pourcentage qui sera prélevé sur chaque vente. Amazon, encore lui, ajoute des charges issues de la fiscalité américaine.
Il faut estimer que ces sociétés prélèvent 30 % des recettes ; Amazon pouvant aller jusqu’à prendre le double !
Qu’en est-il des délais de paiement ?
Dans leur grande majorité, les plateformes attendent qu’un seuil minimum soit dépassé avant de payer l’auteur. Selon les résultats de ses ventes, ce dernier devra attendre, bon an, mal an, un, deux, voire six mois avant de toucher son premier euro.
Alors, faut-il choisir ? Livre papier ou ebook ?
Le bon choix est de n’en faire aucun.
La version numérique est a priori plus rentable : elle a l’avantage non seulement d’un investissement moindre, mais aussi de pourvoir tester la réception de l’eBook auprès des lecteurs. Ce format offre bien sûr une bonne visibilité du livre sur Internet, ne serait-ce que parce qu’il est toujours disponible. L’auteur n’a pas de stock à gérer, un eBook n’est jamais épuisé. Le petit prix de vente, en abolissant la barrière financière, est aussi un bon argument pour inciter le lecteur à se laisser tenter et il lui suffit de quelques clics pour finaliser l’achat sans sortir de chez lui.
Mais cela ne suffit pas à garantir que les ventes vont décoller et assurer une rentabilité correcte. Une bonne communication est essentielle.
Une publication multi-format est à privilégier.
Un lancement conjoint papier, eBook et, pourquoi pas audio, est un véritable accélérateur de ventes. Le marketing de l’eBook est efficace et doit être mis au service de la promotion du livre papier auprès de ses inconditionnels. Reste à s’assurer que l’eBook aura la plus large diffusion possible.
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